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Réanimation néonatale : les soins spécialisés de néonatalogie

Bruno Debien

08/03/2024

Réanimation néonatale et service de néonatalogie

Services de néonatalogie et de réanimation néonatale 

 

La plupart des accouchements se passent sans difficulté pour le bébé (85%), mais certains nécessitent une aide à la transition.  Quinze pour cent nécessitent des gestes spécifiques, 5% nécessitent une aide ventilatoire et moins de 0.3% nécessitent un massage cardiaque. Dans les suites de cette prise en charge en salle de naissance une hospitalisation dans un service de néonatalogie peut être nécessaire.

Les maternités sont classées en 3 catégories, dépendantes de l’offre de soin disponibles dans l’établissement.  Les maternités de niveau 1 ne disposent pas de lits de néonatalogie. Seuls les nouveau-nés nés dans l’établissement sans affection grave peuvent y être pris en charge. Les maternités de niveau 2 disposent d’unité de néonatalogie parfois de soins intensif néonataux (niveau 2b).  Les maternités de niveau 3 disposent d’une unité de réanimation néonatale. Dans toutes les maternités un pédiatre doit être disponible 24h/24 tous les jours de l’année sur place ou en astreinte opérationnelle.  Dans tous les cas, une personne compétente en réanimation à la naissance doit être disponible à chaque accouchement, même à domicile.

Le besoin de manœuvres de réanimation en salle de naissance, ainsi que le besoin d’hospitalisation du nouveau-né sont d’autant plus important que les grossesses ont été identifiées comme à risque, soit pour cause maternelle soit pour cause fœtale. C’est pour cela que le suivie de la grossesse permet de déterminer le type de maternité dans lequel l’accouchement devrait avoir lieu. 

néonat bébé

La prise en charge en salle de naissance

 

Le prise en charge d’un bébé sans aucune difficulté d’adaptation à la vie extra-utérine est bien codifiée par des recommandation internationales (ILCOR, ERC) : clampage retardé du cordon, pas d’aspiration systématique, séchage du bébé, mise en place d’un bonnet et peau à peau.

En cas de mauvaise adaptation la prise en charge en salle de naissance est parfaitement codifiée et minuté par ces mêmes recommandations. Le pronostic à long terme du nouveau, en particulier neurologique, dépend de leur bonne mise en œuvre dans les meilleurs délais dès les premières secondes de vie. C’est pourquoi elles doivent être assurées par des équipes formées et entrainées. Les nouveau-nés prématurés ont de plus des besoins spécifiques.

L’évaluation initiale du nouveau-né évalue sa respiration, sa couleur, son tonus, son cri et sa fréquence cardiaques. Le séchage du bébé fait partie intégrante de sa prise en charge. Certains enfants vont avoir besoin d’être aspirés aux niveau du nez ou de la bouche en cas d’obstruction par des sécrétion ou su sang. D’autre vont avoir besoin d’une aide respiratoire et d’oxygène. Enfin chez certain un massage cardiaque pourra être nécessaire, parfois associé à une intubation ou à l’injection de médicament spécifique.

Les situations qui peuvent amener à une mauvaise adaptation à la vie extra utérine sont des infections bactériennes néonatales précoces, des difficultés mécaniques, des anomalies de positionnement du cordon ombilical, ou des complications de fin de grossesse comme une hématome rétro placentaire, un saignement maternel ou fœtal, une éclampsie. Des malformations du fœtus peuvent également compliquer cette adaptation : malformation cardiaque ou pulmonaire, pathologie neurologique, anomalies du nez ou de la bouche, maladie génétiques complexes.

Afin de poursuivre la prise en charge initiale, certains enfants seront transférés en unité de néonatologie.

réanimation

Les pathologies nécessitant une prise en charge en unité de néonatalogie

 

Les unités de soins intensifs peuvent accueillir les prématurés de plus de 33 semaines d’aménorrhée et les enfants nécessitant une aide respiratoire légère et de courte durée. Ils peuvent administrer des antibiotiques et nourrir les enfants n’arrivant pas s’alimenter en utilisant une sonde nasogastrique.

Les unités de service de néonatalogie et réanimation néonatale peuvent accueillir les prématurés quel que soit leur terme et les patients nécessitants une aide respiratoire, neurologique, digestive, cardio-circulatoire, ou métabolique. Des techniques spécifiques y sont disponibles. L’assistance respiratoire peut être assurée par de machines (respirateurs). En cas de défaillance neurologique due à des difficultés au moment de l’accouchement, le maintien du corps à une faible température (33.5°c contre 37°c normalement) avec des couvertures spécifiques afin de limiter les séquelles. Pour les défaillance hémodynamique et cardiaque des médicaments spécifique couplés à une surveillance étroite peuvent être utilisés. Ces réanimations possèdent les supports techniques pour face à des aggravations de l’état initial mais dans certaines situations des prises en charge plus spécifiques doivent envisagée et les bébés doivent être transférés dans des réanimation de recours. C’est le cas pour certaines malformations cardiaques, pulmonaire (hernie diaphragmatique), ou digestives (atrésie de l’œsophage, entérocolite du prématuré) nécessitant un transfert dans un centre chirurgical.  En cas de difficulté respiratoire sévères quand la ventilation classique n’est plus efficace, un transfert dans un centre où peut être mis en place une circulation extracorporelle doit être discuté.

Quelques soit la situation de l’enfant et son lieu de prise en charge le dépistage néonatal systématique (Guthrie) sera réalisé comme pour tout nouveau-né en France par un prélèvement de sang au talon. Il permet de dépister 13 maladies grave améliorée par une prise précoce avant qu’elles ne soient symptomatiques.

Malgré la lourdeur des soins possible la présence des parents est favorisée 24h/24en dehors des gestes techniques nécessitant des précautions particulières. Elle est indispensable à la prise en charge de l’enfant. Les parents seront accompagnés par des professionnel formés (psychologues, assistantes sociales, aide à l’allaitement). Des associations de parents ayant vécu des situations similaires sont présentes dans la plupart des réanimations. Ces ressources sont là pour les aider à faire face à un début de vie qui ne correspond souvent pas à ce qu’ils avaient pu imaginer dans un projet de naissance.  Si un enfant ne peut être nourri au sein ou au biberon, et si la maman le souhaite, l’allaitement maternel sera facilité, et le lait tiré par la maman pourra le plus souvent être utilisé.

Dès que l’état de l’enfant le permet un rapprochement du domicile dans un service de moindre technicité doit être envisagé. Le retour au domicile sera effectué en lien avec tous les acteurs du réseau de néonatologie et un suivi sera organisé. 

 

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