Se former aux gestes d’urgence : l’AFSGU seule alternative ?

La formation aux gestes d’urgences est une question qui concerne toutes des structures de santé. L’engagement du gouvernement (Circulaire du 02 octobre 2018) de former 80% des agents publics aux gestes de premiers secours avant le 31 décembre 2021 en témoignait déjà. Qu’en est-il aujourd’hui ?

A l’hôpital comme en médecine de ville, tous les praticiens et soignants n’ont pas une pratique soutenue de l’urgence vitale. C’est le cas de certains services hospitaliers (plateaux techniques, santé mentale, médecine physique et réadaptation). C’est aussi le cas des cabinets de groupe, des pôles santé, des groupements de santé ou des centres de santé. Nous pouvons aussi citer les pharmacies d’officine, les centres d’imagerie, les cabinets dentaires. 

Lorsqu’elles surviennent, ces situations d’urgences vitales imposent un diagnostic rapide et une prise en charge coordonnée avant l’arrivée du renfort intra-hospitalier (réanimation ou équipe des urgences) ou pré-hospitalier (Pompiers, SAMU).

Aujourd’hui la formation AFGSU (Attestation de Formation aux Gestes et Soins d'Urgence) est obligatoire dans la formation initiale pour toutes les professions mentionnées dans la quatrième partie du code de la santé publique ainsi que pour l’obtention du diplôme d'Etat d'aide médico-psychologique, d'accompagnant éducatif et social, d'assistant de régulation médicale, aux assistants médicaux, aux préleveurs sanguins en vue d'examens de biologie médicale et aux auxiliaires ambulanciers CSP)

Il n’y a pas de caractère obligatoire à ce jour pour les professionnels en exercice.

 

Qu'est-ce que l'attestation de Formation aux Gestes et Soins d'Urgence ? 

 

Instituée par le Ministère de la Santé, l’AFGSU se décline en différents niveaux de formation, un niveau 1 destiné aux personnels non professionnels de santé, un niveau 2 pour les professionnels avec des responsabilités cliniques.

Le contenu de la formation couvre un vaste spectre, allant des urgences vitales et potentielles aux situations sanitaires exceptionnelles..

La délivrance d’une attestation est subordonnée à la validation de chacun des modules qui composent la formation, fondée sur la vérification de l’acquisition par le stagiaire des connaissances, des gestes et des comportements adaptés à une situation d’urgence. 

L'AFGSU 1 se concentre sur les gestes de premiers secours et les situations d'urgence les plus courantes.

L'AFGSU 2 va plus loin en abordant des situations d'urgence à caractère médical plus complexes. Il couvre des compétences avancées, telles que la prise en charge des détresses vitales, la gestion des urgences traumatologiques et la réalisation des gestes d'urgence adaptés. 

L’AFGSU a une durée de validité de 4 ans après sa délivrance. Cela signifie, qu'à ce terme un recyclage sera obligatoire et que passé ce délai, la formation initiale doit être refaite intégralement .

La prorogation de l’attestation pour une durée équivalente est subordonnée au suivi d’une formation d’une durée de sept heures portant sur une actualisation des connaissances portant sur les gestes et soins d’urgence, les urgences collectives et les situations sanitaires exceptionnelles, en lien avec l’actualité sanitaire et scientifique ».

 

Quels sont les organismes de formation habilités à dispenser la formation pour l’obtention de l’AFGSU ?

 

La délivrance des attestations de formation est encadrée par la réglementation, notamment l'arrêté du 30 décembre 2014 modifié.

Seuls des organismes de formation habilités par les Agences Régionales de Santé (ARS) et les centres d'enseignement des soins d'urgence (CESU) peuvent délivrer , l’AFGSU niveau 1 et niveau 2

Ces organismes doivent disposer d'équipements adaptés, de formateurs qualifiés et respecter un programme conforme aux directives nationales. Leur mission principale est de s'assurer que chaque participant, acquiert les compétences nécessaires pour réaliser des gestes d'urgence adaptés et intervenir en situation d'urgence à caractère médical.

Si la capacité à intervenir efficacement en situation d'urgence est un élément majeur dans le domaine médical, pour renforcer la confiance des patients et améliorer la qualité des soins, l’AFGSU est-elle la seule réponse ?

 

Quels sont les objectifs concernant la formation à la  prise en charge des urgences vitales ?

 

Pour l’établissement, la démarche d s’inscrit dans la réponse au critère de la certification de la Haute Autorité en Santé (HAS): Chapitre 3- 3.6-05 La prise en charge des urgences vitales est maîtrisée dans l’enceinte de l’établissement (tout l’établissement).

L’objectif du ministère de la santé est de permettre à tous les acteurs (personnels de santé et autre personnels) de pouvoir intervenir avec efficacité et confiance, quelle que soit la situation d'urgence à laquelle ils pourraient être confronté dans leur établissement.

 

Quels sont les freins de l’AFSGU pour les établissements  ?

 

L’attestation de niveau 1 et l’attestation de niveau 2 ne s’adressant pas au même public, dans un même temps, n’accompagne toujours le développement d’une culture interprofessionnelle de la prise en charge de l’urgence.

La mobilité importante des personnels ne permet pas un suivi toujours optimal de la durée de validité de l’AFSGU et il convient dès lors de reprogrammer une formation initiales de 3 jours lorsque la durée de validité est dépassée. Ceci peut être une contrainte importante en termes de gestion RH.

Certaines situations abordées dans le large spectre de l’AFGSU ne relèvent pas des situations rencontrées dans l’exercice professionnel comme par exemple la gestion de l’accouchement inopiné, le retrait du casque, etc.

La formation à l'AFGSU peut répondre au critère 3.6-05 de la certification mais d’autres formations aux gestes d'urgence, à l'utilisation du chariot d'urgence peuvent aussi y répondre de manière efficiente.

 

Quelles sont les alternatives proposées par Emergensim ?

 

Emergensim est un organisme spécialisé dans la formation à l’urgence par la simulation in situ.

Dans une logique d’analyse des pratiques professionnelles, la simulation est l’opportunité de la mise en œuvre d’une démarche réflexive en se confrontant à des situations à risques ou des situations complexes sans danger pour les patients. Dans le guide « Simulation et gestion des risques », la HAS affirme : « On sait que la simulation améliore la qualité et la sécurité des soins et est efficace pour améliorer le travail en équipe ». 

Emergensim propose des formations « ateliers urgences vitales » qui permettent de former 12 apprenants par 1/2 journée, soit 24 pour une journée. Ce format est orienté « cognitif et procédural » avec une sensibilisation au facteur humain. Les ateliers sont réalisés in situ et l’animation des ateliers est contextualisée (en fonction de l’organisation locale, du matériel d’urgence disponible, des protocoles et aides cognitives en place) ;

Emergensim dispense également des formations en simulation d’une journée pour 12 apprenants, avec une approche systémique via l’analyse des besoins de formation spécifiques pour la structure, l’analyse des besoins des apprenants et une approche multiprofessionnelle. Ces journées s’intéressent aux compétences techniques dans la prise en charge de l’urgence vitale mais aussi aux compétences non techniques (CNT).

Les compétences non techniques (CNT) se définissent comme les « compétences cognitives et sociales qui contribuent à mener une tâche de façon efficace. Elles incluent ce qui relève de la gestion de tâche, du travail d’équipe, de la prise de décision, de la conscience de la situation de la communication. Elles impliquent de gérer son niveau de stress et de fatigue ». Leur mise en place dans le domaine du soin fait l’objet de recommandations par des sociétés savantes (RPP SFAR 2022) et de recherches de critères d’évaluations. La connaissance des facteurs humains constitue une piste solide d’amélioration de la sécurité des soins sur le modèle de ce qui est déjà réalisé dans certaines industries comme l’aéronautique.

 

En conclusion

 

Se former à l’urgence vitale est une obligation et un besoin pour toutes les équipes et un engagement vis-à-vis des patients. La formation doit être opérationnelle et adaptée à la pratique des équipes selon leur environnement. Le choix du format de formation reste ouvert pour répondre au critère de la certification de la HAS et s’inscrire dans les objectifs du projet d’établissement. C’est la mission que s’est fixée Emergernsim.

 

Voir également nos articles sur : DPC, simluation in situ, sspi ou encore ecmo